COMPRENDRE LE NOURRISSEMENT
Le nourrissement fait partie des outils de l’apiculture qu’il faut absolument maîtriser pour bien accompagner les abeilles. Quantité, type de nourissement, à quels moments ? De nombreuses questions se posent au débutant.
Les points-clefs
- privilégier le sirop apicole
- toujours visiter les ruches avant de nourrir
- nourrir massivement plutôt que par petite dose
Quel type de sirop utiliser ?
Le sirop de miel
Un sirop à base de miel est toujours à éviter car cela provoque le pillage dans les ruchers, vous risquez tout simplement de tuer vos colonies.
Le sirop de sucre
Pour réaliser un sirop de sucre, il vous suffit de diluer 1 part de sucre avec 1 part d’eau. Vous mélangez fortement à l’aide d’un mélangeur à peinture. Pour plus de rapidité, vous pouvez utiliser de l’eau chaude que vous prenez au robinet. Ce mélange est clair et prêt à être utiliser environ une heure après sa préparation. Le sirop de sucre à un inconvénient majeur : il fermente au bout de quelques jours.
Le sirop apicole
Il existe différents types de sirop apicole. Tous ont en commun de ne pas fermenter et d’être très stables car ils sont très dosés en matière sèche. Il ne faut cependant pas les exposer au soleil car ils se dégradent rapidement en créant du HMF très toxique pour les abeilles.
Nourissement de printemps
Le nourrissement au sirop peut-être pratiqué au printemps dès que les températures diurnes dépassent régulièrement les 14°C. Les mois de Mars / Avril / Mai, sont des périodes ou l’ont peut facilement retrouver des ruches en disette et donc en danger de mort.
En effet au printemps les colonies se développent très rapidement, tandis que les conditions météo ne permettent pas toujours des rentrées de nectar suffisantes. Si l’on voit que la météo est très incertaine durant cette période, il convient de visiter les ruches. S’il s’avère que certaines d’entre elles ont peu voir pas de stock de miel, il faut les nourrir. pour ce faire remplissez simplement le nourrisseur complètement de sirop. Il s’agit d’un nourrissement massif. Vous verrez que pour les abeilles cela ne représente pas forcément des quantités importantes.
Nourissement d’automne
Un bon apiculteur doit toujours hiverner ses ruches avec autant de miel que d’abeille. Exemple en warré : un corps plein de miel et un corps plein d’abeilles font une bonne ruche pour l’hivernage. Cet hivernage se prépare longtemps à l’avance. Début Août, dès la récolte terminée, il faut donner un premier nourrisseur plein de sirop. On contrôle à nouveau vers le 20 septembre, s’il s’avère que les provisions ne sont pas au rendez vous il faut donner un deuxième nourrisseur plein de sirop. Généralement cela suffit pour autant que l’on ait des nourrisseurs de 5L à 7L.
Plus au Nord de la France, on aura souvent besoin de nourrir en quantité à l’automne. Il est fréquent d’atteindre les 15Kg à 20Kg de nourrissement, voir 25Kg dans certaine cas. Plus au Sud, on comptera le plus souvent sur les miellées d’arrière-saison pour compléter les provisions des ruches (lierre, bourdaine, bruyère, romarin).
25Kg est-ce beaucoup ?
Une colonie forte ramène environ 200kg à 250kg de nectar à la ruche par an. 20 à 25Kg ne représente pour les abeilles que 10% des provisions consommées sur l’ensemble de l’année. Un nourrissement très conséquent représente donc à peine 10% de la nourriture des abeilles. Comme la moyenne des nourrissements se situe plutôt vers les 2 à 5 Kg les années normales, on est généralement donc plutôt vers 1 à 2% du total du nectar rentrée par la ruche.