Les hirondelles ne reviendront pas ce printemps !
Un ami m’écrivait récemment pour me faire état de ses déboires avec les pesticides et les ruches en zone de plaine cultivé. Une fois n’est pas coutume, je partage avec vous une part de nos échanges.
Ça me désole de te voir parler de pesticides car malheureusement c’est le lot de tous les apiculteurs de zone agricole (et il y en a de la zone agricole). Notre passage sur Die m’a forcé à monter en montagne un certain nombre de ruche pour des question de proximité avec notre nouvelle maison. Quelle surprise, hivernage à 1200m : tel que tu poses les ruches à l’automne tu les retrouves au printemps ! En 10 ans d’apiculture, je n’avais pas connu ça (en fait j’avais jamais connu ça). Du coup je continu à me servir de la plaine pour faire des essaims tôt mais surtout je pars avant que le colza fleurisse pour éviter la moindre chimie. Franchement j’ai redécouvert l’apiculture ! Si tu le peux fuit ces plaines polluées et va dans des les alpes sans agriculture ta vie changera !
En lisant ton texte je me suis dis que j’ai connu les derniers chasseurs cueilleur. Dans ma ma petite ferme de plaine, quand j’étais petit (entre 70 et 80), les bâtiments était plein d’hirondelle. Ça piaillait de tous les cotés. A 100m de la ferme on trouvait des morilles, des rosé des pré, des trompettes de la mort, chaque saison les escargots était mis à baver sous une caisse, ça ne prenait pas longtemps de les ramasser ! Il suffisait d’aller chasser une heure ou deux à pied pour ramener un vieux lièvre qui ne courait pas assez vite, ou une grive qui passait par là.
Aujourd’hui la ferme est toujours là, mais les hirondelles ont disparues. On ne trouve plus guère que quelques trompettes qui se cache au fond des bois, sinon il faut monter dans le Vercors à 1000m pour trouver des champignons. Les lièvres sont d’abord tombé malade puis on disparu, il ne reste guère quelque lapin sauvage niché en lisère de bois. Les quelques chasseurs qui reste courent partout avec leur gros 4×4 mais ils ne trouvent plus que quelques sangliers apeurés.
Mais tous ça n’est pas bien grave, puisqu’on a nos smartphone. Et puis heureusement qu’on a l’agriculture chimique sinon comment on remplirait tous ces supermarchés ! C’est a se demander comment on faisait pour se nourrir avant l’arrivée de la chimie massive ? On était pourtant que 10% de moins.
Le secret réside simplement dans le fait que ‘en 1960, un travailleur sur trois produisait de la nourriture, aujourd’hui on en est arrivé à 1 sur 30. Ma question est : que font les 29 personnes qui en font pas de l’agriculture ?
Ma référence est le pour moi le premier manuel écologique de l’histoire : Candide de Voltaire. Ou voltaire résume magistralement sa pensée en une seule phrase « Il faut cultiver son jardin ». Il y a une très bonne analyse là : « http://www.bacdefrancais.net/candide-conclusion2.php ». Cultiver sa part de nourriture est un acte écologique c’est faire disparaître un peu de pollution, c’est permettre à la nature de reprendre ses droits … en attendant mes enfants ne verront pas les hirondelles …
Bonne fin d’hiver à tous,
Jérôme